jeudi 19 mars 2015

[Pensée] La médecine et l'évolution, des ennemis ?

Depuis que l'espèce humaine a développé une capacité importante à penser, créer, et avoir une conscience de soi même, nous pouvons paraitre être l'unique espèce sur Terre a être sortie du cadre évolutif naturel, pour être en quelque sorte maître de notre propre futur. 

Ainsi les autres espèces s'adaptent au changement de l'environnement en sélectionnant des caractères préexistants chez une partie de la population qui se verra favoriser dans sa survie et sa reproduction par rapport aux autres. L'Homme, quant à lui, peut conceptualiser et mettre en œuvre des solutions pour s'adapter, et beaucoup plus rapidement que la plupart des espèces animales (nous ne faisons pas le poids face aux bactéries et aux virus) quand, bien sûr, des intérêts personnels ne viennent pas s'opposer à la survie de notre espèce, mais ceci est un autre débat. Or cette capacité de notre esprit à s'adapter étant un énorme avantage à la survie, elle a bien entendu était elle-même sélectionnée par l'évolution et ne s'y oppose pas, elle n'est pas hors du cadre évolutif.

Mais si l'on se focalise sur le développement de la médecine, si elle n'empêche pas l'évolution de notre espèce, elle l'influence. Ainsi si l'on prend le cas de la myopie qui est un désavantage certain à la survie en milieu hostile, avec l'invention des lunettes, ce n'est plus un facteur sélectif et ce caractère se répand dans la population qui évolue donc. De nombreuses anomalies qui auraient dû être fatales ne le sont plus, déportant les facteurs sélectifs vers d'autres domaines, notamment notre adaptation à notre société. La sélection naturelle s'applique à l'espèce humaine, seuls les facteurs sélectifs changent.

Là où la médecine semble s'opposer à l'évolution, c'est qu'elle semble fragiliser l'espèce humaine en fixant des caractères normalement défavorables. Deux erreurs ici, la première est d'appliquer l'évolution à l’échelle du seul individu porteur d'une anomalie et non à celle de l'espèce, et la seconde plus grave, et d'estimer que l'évolution doit tendre vers une amélioration de l'espèce. Or l'évolution n'a aucune volonté, aucune direction préférentielle et en fonction des variations de l'environnement, une espèce peut évoluer vers sa propre fin. Ainsi si l'Homme venait à disparaitre, ce n'est pas par sa capacité à sortir du cadre de l'évolution et ainsi se fragiliser, mais au contraire parce que l’espèce humaine n'aura pas su s'adapter à son environnement, comme toutes autres espèces avant nous dans la longue et mouvementée histoire de l'évolution.

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