dimanche 22 mars 2015

[Comprendre les paysages] Les Alpes de Lyngen


Les Alpes de Lyngen vues depuis la route 91, By Ximonic, Simo Räsänen (Own work)
Les Alpes de Lyngen n'ont rien à voir avec nos Alpes Françaises, elles sont situées en Norvège, à l'extrémité nord de la chaîne de montagne scandinave, appelée Alpes Scandinaves ou Scandes.
Malgré une altitude relativement modeste (1833 m pour son plus haut sommet, le Jiehkkevárri), elle possède un relief très prononcé, aux dénivelés importants, les racines du massif baignant dans l'eau. Sa position très au nord (300 km au delà du cercle polaire) lui permet d'être recouverte même en été par la neige éternelle, parfois dès 500 mètres d'altitude et par des glaciers, renforçant le côté spectaculaire de ces Alpes.
Enfin, situées sur une péninsule, entourée et à moitié coupée par des Fjords, le contraste entre l'océan et la montagne est saisissant.
Cette grande variété de paysages s'explique par l'origine et l'histoire mouvementée de sa formation, commencée il y a plusieurs milliards d'années.
Carte géologique de la Scandinavie et position des Alpes de Lyngen, d'après Eric Gaba, modifié par Jérémie Mollier






























I - Formation de la croute continentale.

Les roches à l'origine de la Scandinavie sont très anciennes. Une partie de cette croute continentale s'est formée à l'Archéen (avant 2,5 milliards d'années) lorsque la température de la Terre était plus élevée qu'actuellement (Voir figure 1). Après 2,5 Milliards d'années, au Protérozoïque (2,5 - 0,54 milliards d'années), les mouvements tectoniques ont contribué à l'apport de nouvelles roches, agrandissant ce bouclier (ou craton) scandinave (un bouclier est une région géologique stable formée de roches datant du Précambrien, âgées de plus de 540 Millions d'années).

Figure 1 : A l'Archéen, le géotherme (courbe de la température en fonction de la profondeur) étant supérieur à aujourd'hui, le basalte contenu dans la croute océanique en subduction (croute plongeant dans le manteau terrestre par les forces tectoniques) fondait en profondeur, formant un magma à l'origine des croutes continentales primitives. Depuis 2.5 Milliards d'années, la Terre se refroidissant, le basalte se déshydrate avant que la température lui permette de fondre. L'eau remonte et hydrate le manteau au dessus facilitant sa fusion partielle. C'est ce magma mantellique qui est à l'origine de la croute continentale plus récente.
Ces divers mouvements furent à l'origine d'un super continent, la Columbia (1.8-1.5 Milliards d'années), puis sa séparation, notamment avec la formation d'un continent plus petit, la Baltica, correspondant à peu près à la Scandinavie actuelle (+Pays Baltes et mer Baltique).

II - L’orogenèse calédonienne.

Figure 2 : Structure de la chaine Calédonienne par Woudloper
Plus tard, au paléozoïque (-541 à -252,2 millions d'années), la Baltica, la Laurentia et le bloc Avalon vont se percuter (entre 505 et 395 millions d'années selon les zones), formant une immense chaine de montagne (chaîne Calédonienne) partant des Svalbard (îles au nord des Alpes Lyngen) jusqu'aux Amériques (les Appalaches) en traversant la Norvège et l’Écosse (dont le nom latin, Caledonia est à l'origine du nom de ses montagnes), s'élevant sans doute à plus de 8000 mètres. Cette chaine de montagne sera au centre du supercontinent de la Pangée, qui subsistera une grande partie du paléozoïque. Les forces tectoniques colossales à l'origine de la formation de la chaîne (=orogenèse) ouvriront également d'importantes failles pouvant de remplir d'eau (comme pour Loch Ness en Écosse).
Par la suite des centaines de millions d'années d'érosion vont réduire le relief à une pénéplaine ("presque" plaine, grande zone fortement érodé aux reliefs très doux).

III - L’ouverture de l'océan Atlantique.
Figure 3 :Position des continents à l’Éocène (50 Millions d'années)

Nous voilà rendu à environ 60 millions d'années. L'ouverture de l'Océan atlantique a commencé depuis plus de 100 millions d'années et le rift à l'origine sa formation remonte au nord sectionnant la chaîne calédonienne. L'intense activité volcanique liée au rift va surélever nos Scandes dont les Alpes Lyngen (un peu comme ceux qu'on observe sur les hauts plateaux est-africains actuellement).






IV - Glaciations successives

Figure 4 : Propagation de la calotte glaciaire lors du dernier
maximum glaciaire (Würmien supérieur -18000 ans)

Le quaternaire est marquée par une série de glaciations, où la calotte glaciaire partant du pôle nord s'étant sur une grande part de l'Europe. La calotte enfonce les Scandes et érode les hauts sommets, réduisant les Alpes de Lyngen à moins de 2000 mètres d'altitudes (une altitude sans doute encore supérieur à 4000 mètres avant l'érosion du quaternaire). Les glaciers en progressant creusent de véritables sillons à l'origine de vallées glaciaires et de Fjords au niveau de la mer. En se retirant, les glaciers ont laissés ces paysages déchiquetés caractéristiques des Alpes de Lyngen, racine d'une très vielle et très haute chaîne calédonienne.

Quelques photos pour terminer ?

Le village de Lyngseidet

Aurore Boréale depuis Tromsø

Panorama des Alpes Lyngen par Harald Groven

samedi 21 mars 2015

[News] Fin de l'éruption du Bárðabunga

Je vous avais longuement parlé de cette éruption dans un précédent billet :


Elle s'est achevée en fin de mois dernier, le 27 Février, il est donc temps d'en faire un rapide bilan.

Lave refroidie dans le cratère Baugur, le 4 mars 2015

L'éruption a démarré le 29 aout 2014. La lave s'est écoulée sans interruption pendant 181 jours (un peu plus longtemps pour les émissions de gaz) et a produit une quantité de 1.4 Kmrecouvrant une surface de 85 km², ce qui en fait la plus grosse éruption volcanique en Islande depuis plus de 200 ans et celle du Laki, évoquée également ici.
Heureusement, le débit modeste de l'éruption, sa localisation au sud du glacier, évitant une éruption de type phréato-magmatique potentiellement plus dangereuse, n'a eu que peu de conséquences que ceux soit en terme humain (aucun mort à déplorer), économique (zone désertique, pas de nuages paralysant le trafic aérien européen), ni pollution (au plus fort, une qualité de l'air affectée essentiellement dans les villes de l'est de l'Islande, mais dans des proportions raisonnables).

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Sources :
http://icelandreview.com/news/2015/03/02/holuhraun-eruption-numbers
http://en.vedur.is/earthquakes-and-volcanism/articles/nr/2947

jeudi 19 mars 2015

[Pensée] Amour et évolution.

Je réagis rapidement à une étude récente qui a fait couler beaucoup d'encre et qui placerait l'amour comme un mécanisme mis en place par l'évolution permettant à un couple de rester uni le temps du développement du bébé, jusqu'à ce qu'il puisse se passer de la protection du père, rendant l'amour utile et éphémère, loin de toute considération romantique. Le tout contrôlé par des facteurs génétiques qui pousseraient à l'infidélité, pour multiplier les couples et donc des descendances, favorisant la diversité génétique et ainsi permettre à l'espèce humaine une meilleure adaptation aux changements de son environnement.
 
Bien entendu, tous les défenseurs du romantisme et de l'amour pur, qui s'étaient déjà insurgés quand on évoquait l'influence des hormones sur la séduction, montent au créneau, critiquant l'étroitesse d'esprit des scientifiques qui limite l'amour à un phénomène biologique.

Et pourtant, cela dénote à mon sens une incapacité à s’émerveiller devant la nature, vouloir rechercher à toute forme de beauté une explication irrationnelle ou placer les valeurs humaines sur un piédestal. Oui l'amour est une chose magnifique, mais comprendre son origine ne la rend pas sale pour autant. 

De plus, l'infidélité n'est pas pour autant une fatalité. Déjà parce que si notre nature profonde nous pousse à certaines choses, notre conscience qui ne se limite pas au tout génétique peut réussir à aller contre nos pulsions (si on le souhaite, je ne juge personne...). Secundo - là encore ça vient d'une confusion qui oppose la nature et l'évolution à la société humaine - les valeurs de nos sociétés sont des facteurs sélectifs qui interviennent dans l'évolution de notre espèce, qui au contraire de ceux que pensent certains ne s'est pas arrêtée. Ainsi si notre société condamne (moralement ou pénalement) l'adultère et la polygamie (je ne place pas les deux aux mêmes niveaux), les personnes s'adonnant à ces pratiques peuvent être mal vues et ainsi avoir plus de mal à trouver un partenaire. Les facteurs génétiques prédisposant à ce genre de comportement, apportant alors un désavantage à la reproduction, ne se propageraient plus correctement et viendraient à s'éteindre. 

D'autant plus que dans nos sociétés humaines, le principal facteur sélectif est la société elle-même, et non pas les dangers de la nature (voir ses enfants dévorer par des lions n'est pas franchement la préoccupation majeure des parents actuels), une éducation dans un foyer stable peut donc être sur le long terme un facteur sélectionné favorisant la fidélité, ou pas, selon l'évolution de notre société et de la pression qu'elle exerce sur notre population.

[Pensée] La médecine et l'évolution, des ennemis ?

Depuis que l'espèce humaine a développé une capacité importante à penser, créer, et avoir une conscience de soi même, nous pouvons paraitre être l'unique espèce sur Terre a être sortie du cadre évolutif naturel, pour être en quelque sorte maître de notre propre futur. 

Ainsi les autres espèces s'adaptent au changement de l'environnement en sélectionnant des caractères préexistants chez une partie de la population qui se verra favoriser dans sa survie et sa reproduction par rapport aux autres. L'Homme, quant à lui, peut conceptualiser et mettre en œuvre des solutions pour s'adapter, et beaucoup plus rapidement que la plupart des espèces animales (nous ne faisons pas le poids face aux bactéries et aux virus) quand, bien sûr, des intérêts personnels ne viennent pas s'opposer à la survie de notre espèce, mais ceci est un autre débat. Or cette capacité de notre esprit à s'adapter étant un énorme avantage à la survie, elle a bien entendu était elle-même sélectionnée par l'évolution et ne s'y oppose pas, elle n'est pas hors du cadre évolutif.

Mais si l'on se focalise sur le développement de la médecine, si elle n'empêche pas l'évolution de notre espèce, elle l'influence. Ainsi si l'on prend le cas de la myopie qui est un désavantage certain à la survie en milieu hostile, avec l'invention des lunettes, ce n'est plus un facteur sélectif et ce caractère se répand dans la population qui évolue donc. De nombreuses anomalies qui auraient dû être fatales ne le sont plus, déportant les facteurs sélectifs vers d'autres domaines, notamment notre adaptation à notre société. La sélection naturelle s'applique à l'espèce humaine, seuls les facteurs sélectifs changent.

Là où la médecine semble s'opposer à l'évolution, c'est qu'elle semble fragiliser l'espèce humaine en fixant des caractères normalement défavorables. Deux erreurs ici, la première est d'appliquer l'évolution à l’échelle du seul individu porteur d'une anomalie et non à celle de l'espèce, et la seconde plus grave, et d'estimer que l'évolution doit tendre vers une amélioration de l'espèce. Or l'évolution n'a aucune volonté, aucune direction préférentielle et en fonction des variations de l'environnement, une espèce peut évoluer vers sa propre fin. Ainsi si l'Homme venait à disparaitre, ce n'est pas par sa capacité à sortir du cadre de l'évolution et ainsi se fragiliser, mais au contraire parce que l’espèce humaine n'aura pas su s'adapter à son environnement, comme toutes autres espèces avant nous dans la longue et mouvementée histoire de l'évolution.

dimanche 1 mars 2015

[Géologie/Biologie] 6 idées reçues à bannir pour briller en société

 Petit top 6 d'erreurs souvent entendues et qu'il est bon de venir corriger.


 6 -  Les champignons sont des végétaux.

Une erreur fréquente qui nous vient de la cuisine (vous verrez ce n'est pas la seule). Les champignons d'un point de vue culinaire sont souvent associés aux légumes, mais pas d'un point de vue biologique.
Ainsi la phylogénie (qui étudie les ressemblances entre espèces pour établir des parentés entre celles-ci) a établit qu'une partie des champignons appartenant au règne des Fungi (l'essentiel des champignons connus du grand public) font partie du groupe des Opistochontes (partagent ancestralement de la chitine comme macromolécule de structure et un flagelle propulseur en partie postérieur de la cellule) dans lequel on retrouve également les Chaono-organismes comme les animaux. Les champignons ont donc plus à voir avec les animaux qu'avec les végétaux.

Classification simplifiée des êtres vivants.
  
De plus, le terme champignon regroupe d'autres espèces (Oomycètes par exemple) qui ne font pas partie des Fungi et qui se classent à divers endroits de la classification, on dit que le groupe est polyphylétique et n'est donc pas acceptable en phylogénie (étude des parentés entre les espèces).
Il en va de même pour les poissons, les reptiles (il faudrait y inclure les oiseaux), les invertébrés, les végétaux (si on tente d'y inclure les algues)...

5 - La peste est transmise par les rats.

Rat (Rattus norvegicus)

J'adore les rats et je ne peux les laisser accuser de la plus grande épidémie que l'espèce humaine est connue. Lors de la peste noire, épidémie ayant décimé près de 50 % de la population européenne (les données sont moins nombreuses, mais les proportions doivent être similaire en Asie) soit 25 millions de personne entre 1347 et 1351, la maladie était provoquée par une bactérie, Yersinia pestis, capable d'infecter l'espèce humaine et de provoquer des complications très graves (pestes bubonique, pneumonique et septicémique). Ce sont des puces qui peuvent contenir cette bactérie et par morsure la transmettre à l'espèce humaine. Puces vivant sur les rats mais aussi d'autres rongeurs et lagomorphes (lapins).
Autre erreur à propos de la peste, il est bon de savoir que la peste noire n'est pas le nom d'un maladie mais de l'épidémie entre 1347 et 1351, tout comme on a nommé la peste de Justinien entre 541 et 767. Les noms de la maladies sont selon les cas : Peste bubonique, peste septicémique et peste pneumonique.

Photo de Yersinia pestis vu au microscope électronique à balayage (la barre noir correspond à 1 micron).

4 - Le Mont Blanc est le plus haut sommet d'Europe.

Le Mont Elbrouz, stratovolcan au sud de la Russie, dans le Caucase (5642m)
C'est flatteur de placer le toit de l'Europe en France, mais c'est un peu présomptueux. Les hauts sommets étant des structures géologiques (montagnes issues de la convergence entre deux plaques tectoniques ou volcans), il est bon de délimiter l'Europe selon ces critères géologiques et géographiques. L'Europe est donc bordée par des océans (Atlantique et Arctique) et des mers (Méditerranée, Noire...), sur terre, elle est séparée de l'Asie par des chaines de Montagnes témoins de l’existence dans le passé de plaques tectoniques distinctes qui sont entrées en collision. La chaine de l'Oural et celle du Caucase. Et justement dans le Caucase, un volcan, le Mont Elbrouz culmine à 5 642 m, soit près de 800m de plus que le Mont Blanc. Il s'agit donc du plus haut sommet de l'Europe et donc également le plus haut volcan.

Carte géologique de l'Europe, cliquez pour l'agrandir et repérer la position du Mt Elbrouz.



Allons plus loin ! Ces chaines de montagnes étant le témoin du rapprochement passé d'anciennes plaques tectoniques, elles en ont formé une unique, la plaque Eurasienne. Il faudrait donc plutôt parler de continent Eurasiatique et le plus haut sommet serait donc logiquement l'Everest (8 848 m). 

Face Nord de l'Everest by Luca Galuzzi (Lucag)
 3 - La tomate n'est pas un légume mais un fruit.

Une phrase que l'on entend souvent et qui fait son petit effet dans les repas entre amis, mais qui est fausse. Il faut séparer les définitions de fruits et de légumes selon leurs domaines d'utilisations.
En biologie, un fruit est un organe protégeant la graine. Selon cette définition, la tomate est un fruit. Toujours en biologie, un légume est le fruit (sisi) d'une famille de plante appelée légumineuses (les fabacées selon la nouvelle nomenclature).

Fruit (gousse) des fabacées.
En biologie, la tomate n'est donc pas un légume mais un fruit. (je me contredit ?) Mais partant de là, les haricots verts sont des fruits et des légumes, la pomme de terre n'est pas un légume mais un tubercule, la carotte une racine, la salade une feuille... Il n'y a donc pas de raison de sortir la tomate de la définition de légume et d'y laisser tant d'autres éléments tout aussi faux.
 
L'artichaut est une inflorescence (capitule) récoltée avant la floraison

En cuisine, les fruits sont des aliments végétaux, généralement sucrée. De cette définition est donc exclus les fruits biologiques non comestibles (capsule de la tulipe, samare de l'érable, akène de pissenlit...). On y rajoute également des organes qui ne sont pas des fruits d'un point de vue biologique mais qui peuvent en être en partie composée, comme la fraise, qui est un ensemble de fruits (des akènes, les petits points jaunes) insérés dans une chair rouge (un réceptacle floral modifié). Ou la pomme où le fruit biologique se limite au trognon.
En cuisine toujours, les légumes sont des parties comestibles de la plante qui entre dans la composition d'un plat salé. Cela peut être des racines (carotte), des tubercules (pommes de terres), des bulbes (oignons), des tiges (céleri), des fruits (haricots verts)... Ainsi selon cette définition, la tomate est bien un légume. A noter que la cuisine se permet plus de liberté que cette définition ne le laisse entendre. Ainsi des légumes peuvent entrer dans la composition de plat sucrée et les fruit dans des plats salés.
Bref, dans le langage commun, ce n'est pas une erreur de dire que la tomate est un légume et la fraise un fruit, alors n’hésitez pas !

2 - Le pingouin ne vole pas.

Une confusion toute bête qui vient d'un problème d’étymologie.

Bob, un manchot empereur (Aptenodytes forsteri)

Bob est un manchot, qui se dit penguin en anglais. Il ne vole pas et il en est fait référence dans les kinder penguin, la série d'animation Pingu, ou encore le pingouin dans Batman qui donc en réalité un manchot.

Alfred le pingouin (Alca torda)

Alfred, lui est un pingouin (auk en anglais), de la famille des Alcidae (comme le macareux ou le guillemot) et seul représentant vivant du genre Alca, et il vole très bien. La preuve en image.

Pour ne pas se tromper et être compris internationalement, chaque espèce est nommée par un nom de genre et d'espèce (nomenclature binomiale de Linné) : 
Le Pingouin se nomme Alca torda et le Manchot Royal (pour ne citer que lui) Aptenodytes patagonicus.


Pingu est un manchot.
 1 - L'homme descend du singe.

Une double erreur symptomatique de l'incompréhension du grand public vis-à-vis de la théorie de l'évolution.

Vision de l'évolution de l'espèce humaine
Cette phrase sous entend que l'homme, à l'origine un singe, c'est extrait, en évoluant, de ce groupe, pour donner quelque chose de nouveau (pour ne pas dire mieux, plus évolué, ou sommet de l'évolution et autres bêtises...). Non, l'homme fait partie du groupe des primates stricto-sensu et possède donc un certains nombres de caractéristiques propres à ce groupe (le pouce opposable, la présence d'ongle plat et la position des orbites). L'homme est un singe.
Deuxièmement, en observant les images qui découlent de cette erreur, on constate une autre confusion qui ferait des singes actuels nos ancêtres (très proche pour le bonobo, beaucoup plus éloigné pour le Tarsier). Là encore, pas du tout, nous partageons avec ces animaux un ancêtre commun, mais cet ancêtre commun n'est pas plus apparenté avec le Tarsier qu'avec l'Homme.

Classification des primates par H. Le Guyader et G. Lecointre
J'en profite pour corriger une erreur fréquente qui fait du bonobo (Pan paniscus) le plus proche parent de l'espèce humaine au détriment du chimpanzé (Pan troglodytes). Or, ces deux singes font partie du même groupe (le genre Pan) séparé de la ligne humaine vers 4.4 Millions d'années. Ces deux espèces ont donc connu 4.4 millions d'années d'évolution séparée de la branche humaine et sont donc aussi proches parentes de l'homme (Homo sapiens) l'une que l'autre.