jeudi 26 avril 2018

Les volcans de la chaîne des Puys vont-ils se réveiller ?

Rappel historique

Jean-Étienne Guettard
La chaîne des Puys est un ensemble de plus de 80 volcans formés entre -95000 ans et -6700 ans, située dans la partie nord du Massif Central, ce qui en fait le volcanisme le plus récent en France Métropolitaine.
Sa dernière éruption a eu lieu au Lac Pavin.

La découverte du volcanisme de la chaîne remonte au milieu du XVIIIème siècle, par le naturaliste français Jean-Étienne Guettard qui avait observé que les constructions Auvergnates étaient réalisées en roches volcaniques. Il fut le premier à formuler l'hypothèse que les montagnes du Massif Central étaient en réalité des volcans.



Diversité des édifices

La chaîne des Puys a connu des éruptions très diverses à l'origine d'une grande variété d'édifice volcaniques.

Carte de la chaîne des Puys
Des maars : Ce sont des cratères volcaniques formées lors d'une violente explosion pendant une éruption de type phréato-magmatique. Le magma en profondeur a rencontré une source d'eau (nappe phréatique, glacier), augmentant considérablement la pression à l'origine de ce type d'éruption explosive. Ces cratères sont souvent remplis par des lacs. C'est ce qui s'est déroulé il y a 6700 ans au Lac Pavin.

Des cônes : Lors de certaines éruptions effusives, caractérisées par une lave fluide, de nombreuses gouttes de laves sont projetées, refroidissant en l'air, formant des petites roches appelées scories, se déposant tout autour du cratère, formant un gros tas en forme de cône, d'où le nom de cône de scories. C'est le cas du Puy de Côme.

Des dômes : Dans le cas des éruptions explosives, les fameux volcans gris, la lave plus visqueuse ne s'écoule pas sur les pentes du volcans, mais s’accumule au dessus de la cheminée, formant un dôme. Ce bouchon empêchant la remontée du magma peut sauter sous la pression (comme pour une bouteille de champagne) provoquant des éruptions potentiellement dévastatrices. On peut citer le Puy de Dôme, plus haut sommet de la chaîne des Puys.

A quand une nouvelle éruption ?

La violence et la relative jeunesse des volcans d'Auvergne font craindre un réveil brutal de ces géants endormis, au pied desquels la ville de Clermont-Ferrand et ses 250.000 habitants serait la principale victime. Si les paysages paisibles, les reliefs doux de la chaîne des Puys ne présagent pas d'un réveil imminent, pourraient-ils malgré tout se déchainer de  nouveau ?

Chaîne des Puys avec au centre, le Puy de Dôme

La réponse est non, mais... Les volcans de la chaîne sont monogéniques, c'est à dire formés lors d'un seul événement éruptif, au contraire des stratovolcans, comme le Cantal (Voir l'article précédent ) ou les Monts Dore, qui se sont formés en plusieurs fois sur de longues périodes de temps. Ils connaissent donc une seule éruption avant de s'endormir à jamais.


S'il est a exclure le réveil du Cantal et des Monts Dore, ou voir la réémergence d'un nouveau stratovolcan dans un avenir proche, les chambres magmatiques à l'origine de tel édifice mettant des centaines voir des millions d'années à se remplir, de nouvelles éruptions dans la chaîne des Puys sont probable, l’anomalie positive de température à l'origine de la fonte des roches en profondeur et donc la formation de magma est encore observée actuellement sous le Massif Central.

Anomalie de température observée sous le Massif Central
Un autre danger est également attentivement surveillé. Le Lac Pavin est un lac méromictique. Ses eaux en profondeur ne sont pas recyclées (à cause de sa forme conique et sa situation encaissée), accumulant des gaz toxiques (méthane, dioxyde de carbone, hydrogène sulfuré), phénomène amplifié par des sources souterraines qui enrichissent son fond en minéraux. Un dégazage brutale entrainerait un événement catastrophique appelé éruption limnique. 

Le Lac Pavin. Sous ses eaux calmes résident un danger invisible.

La question n'est donc pas de savoir si il y aura de nouvelles éruptions en France métropolitaine mais de savoir quand et qu'elle en sera la nature. La science actuelle n'est malheureusement pas capable d'y répondre.

mercredi 2 novembre 2016

[Pyrénées] 2 - Le Vignemale, vie et mort d'un glacier.

 
Massif du Vignemale et glacier d'Ossoue depuis les hauteurs de Gavarnie - © Jérémie Mollier

  
Du côté français, les Pyrénées s'élèvent brutalement entre le pic du Baillatous et le Cirque de Gavarnie, barrière naturelle quasiment infranchissable, ou seuls les points bas du Port de Boucharou et de la Peyre Saint Martin offrent un accès vers l'Espagne. Le Massif du Vignemale culminant à 3298 (Pique Longue) en est la partie centrale et le plus haut sommet français de la chaine. Le massif en son centre renferme le seul glacier encore complet des Pyrénées, de quoi en faire une attraction pour les montagnards.
A 20km au nord-ouest du Mont Perdu, le Vignemale n'appartient pas à la même zone structurale :
- Zone sud-pyrénéenne pour le Mont Perdu - constituée de roches sédimentaires du mésozoïque éocène.
- Zone axiale pour le Vignemale, constitué de roches cristallines et sédimentaires bien plus anciennes (paléozoïques), plissées et métamorphisées lors de l'orogénèse hercynienne.
Voir l'article précédent pour plus de détail sur la formation générale des Pyrénées.

Carte géologique des Pyrénées, d'après le BRGM.


I - La zone axiale - colonne vertébrale de la chaîne.

Comme indiqué, le Vignemale fait partie de la zone axiale, partie centrale des Pyrénées, au même titre que les massifs de l'Aneto, du Canigou...
Échelle géologique du Dévonien - D'après Wikipédia.

Cette zone est le cœur ancien de la chaîne, composé de roches formées pour la plupart au paléozoïque, parfois même au protérozoïque.
Le massif du Vignemale est quant à lui composé de calcaires déposés au Dévonien inférieur (Paléozoïque). Lors de l’orogenèse hercynienne, soumis aux forces tectoniques, ces calcaires ont été métamorphisés (la roche, soumise à la pression et à une température élevée, a été transformée): ils ont été plissés, lités, recristallisés. Le Vignemale est constitué de deux unités distinctes d'âge similaire (Praguien et Emsien) :








- Le calcaire de la "dalle" (d2-3D sur la carte géologique ci-dessous) : Le calcaire a été fortement plissé lui donnant une épaisseur bien plus importante que les environs 50m qui constituent la couches. C'est le calcaire qui vous accompagnera pendant toute l'ascension du Vignemale. D'allure massive, il est finement lité, pratiquement entièrement cristallisé, lui donnant un aspect marmoréen (marbre).
 
Cordée sur le glacier. La zone est crevassée en fin de saison, elle est encadrée par des blocs calcaires de la "dalle" - © Jérémie Mollier

- Le calcaire à rubannement siliceux (d2-3) situé à l'ouest du massif et dans sa partie haute (le sommet principal en étant constitué). Il est composé d'une succession de lits de sédiments carbonatés et pélitiques donnant un aspect de ruban d'où le nom de la formation (calcaire rubané). Là encore ce calcaire est plissé pour la phase pélitique, mais aussi schistosé (se découpe en plaque, comme l'ardoise) pour sa phase carbonatée, la rendant particulièrement instable à escalader (risque de chute de pierre nécessitant un casque pour gravir le sommet).

  
Partie haute du Glacier d'Ossoue - Au centre la Pique Longue, sommet principal du Vignemale (3298m). On observe très bien la succession de lits (carbonatés et pélitiques) plissés du calcaire rubané  - © Jérémie Mollier



À sa base, à des altitudes moins élevées le massif est composé de trois autres formations :

- Le massif est encadré par trois plutons (massif cristallin formé de roches... plutoniques, logique jusque là, c'est-à-dire formé par le refroidissement lent du magma, au contraire des roches volcaniques) très facilement visibles sur la carte géologique (massifs de Cauterets occidentale et orientale ainsi que le massif de Panticosa) (voir fig1).
Ces trois plutons ont une organisation concentrique, la composition varie du centre à la périphérie, brassant une large gamme de roches, des gabbros aux granites, avec une dominante de granidiorites (Voir figure 2 pour leur composition).
Ces plutons datent de 300 millions d'années et seraient contemporains ou postérieurs à l’orogenèse hercynienne.


Figure 2 - Séquence des différentes roches présentent dans le complexe plutonique de Cauterets-Panticosa



- Des roches sédimentaires datant de l'Eifelien (dévonien moyen) (d4). Cette formation alterne des séquences pélitiques sombres et gréseuses claires. On les observe notamment dans la vallée d'Ossoue. Une partie de cette formation a été métamorphisée au contact du pluton de Cauterets.



- Des roches glaciaires, moraines, témoins du déclin du glacier (IV-Gy-Gz). Le glacier en avançant à arracher des roches, les transportant et les déposant à son front, lors de son recul, les roches sont restées là, témoin des différentes avancées



Carte géologique du Vignemale - ©BRGM



II - Le Glacier d'Ossoue - dernier grand glacier des Pyrénées françaises.

Le massif, le 4ème plus hauts des Pyrénées, compte trois glaciers, visibles sur la carte ci-dessus :
- Le glacier d'Ossoue.
- Les glaciers du petit Vignemale et des Oulettes qui avant n'en faisaient qu'un.

Face nord du Vignemale et sa paroi verticale de 900 mètres. Au fond le glacier des Oulettes de Gaube, à droite et du petit Vignemale à gauche - © Jérémie Mollier

Le Vignemale au couchant - Huile sur bois (environ 1900) Franz Schrader.



Le glacier d'Ossoue est le second plus vaste de la chaîne (45 hectares en 2011) derrière celui de l'Aneto, et le seul glacier "complet", un bon prétexte pour expliquer ce qu'est un glacier.

Glacier : Masse de glace formée par l'accumulation de la neige. (merci au dictionnaire de géologie).
Pour faire simple, il neige, il fait très froid, donc ça ne fond pas, ça s'accumule, et écraser par son propre poids, la neige évacue les gaz qu'elle contient, se compacte, se soude, et paf, un glacier.


Il en existe plusieurs types :
- Les inlandsis : immenses couches de glace, que ce soit en superficie (+ 50.000 km²)  et en épaisseur au niveau des pôles (au Groenland et en Antarctique).
- Les calottes glaciaires : Glacier recouvrant complètement des sommets montagneux (Vatnajökull en Islande, l'Austfonna aux Svalbard).
- Les glaciers de cirques (Glacier d'Arsine dans les Alpes) occupant tout un cirque, ou suspendus (Glacier du Petit Vignemale), perchés en altitude, sur des pentes importantes ou dans des dépressions.
- Les glaciers de vallées, l'image que l'on se fait tous d'un glacier, ils s'organisent comme suit :
* Un bassin d'alimentation, au pied des sommets, souvent dans un cirque.
* Une langue glaciaire, zone où le glacier avance en occupant, généralement, toute la largeur de la vallée.
* Le front du glacier, où les roches transportées s'accumulent (moraine) et d'où part un ruisseau alimentant la vallée.

C'est le cas du glacier des Oulettes du Gaube (le glacier le plus bas des Pyrénées, entre 2600 et 2300 mètres, à l'ombre de l’impressionnante face nord du Vignemale) qui alimente la vallée de Gaube et son célèbre lac, mais surtout le glacier d'Ossoue qui nous intéresse particulièrement ici. Ils possèdent certaines caractéristiques :
- Son bassin d'alimentation, très plat et très haut (autour de 3100 mètres) dont les hauts sommets ne le dépassent que de peu, permet une importante accumulation.
- Il est le seul glacier des Pyrénées à posséder une langue glaciaire marquée, zone où le glacier avance dans la pente, perdant peu à peu de son épaisseur.


 
Bassin d'alimentation vu depuis le sommet du Vignemale. Le crique de Gavarnie est visible au fond. © Jérémie Mollier.

Moraine, au pied du glacier. © Jérémie Mollier.


Et comme tous les glaciers français, à partir de 1850, fin du petit âge glaciaire, il a commencé à reculer, passant de 110 hectares au milieu du XIXème siècle à 45 hectares en 2011. Une étude de 2006 mené par Pierre René visant à observer l'épaisseur du glacier vient ajouter des données aux connaissances sur le glacier et son déclin inéluctable. Même si les prédictions dans ce domaine reste très difficile, Pierre René a estimé que d'ici vingt ans, le glacier ferait moins de 15 hectares. La vrai question n'est donc pas de savoir si le glacier d'Ossoue va disparaitre, mais plutôt quand. Il faut donc aller en profiter tant qu'il est encore là pour découvrir le dernier glacier complet des Pyrénées.

Épaisseurs sondées lors de l'étude de 2006 par Pierre René et son équipe.
 
Grottes Russel qui témoigne de la baisse de niveau du glacier. © Jérémie Mollier



III - Itinéraires de découverte.

Le Glacier d'Ossoue, de par sa position très haute et le relief peu émergeant l'entourant, peut être observé de très loin, notamment du Cirque de Gavarnie (par exemple du haut du Piménée, ou plus simplement de n'importe quelle vue dégagée sur le flanc ouest du cirque). Pour se promener dans le massif du Vignemale, il existe deux points d'accès principaux.
- Par le barrage d'Ossoue, permettant de se promener dans la vallée du même nom avec vue sur le glacier.
- Par le Pont d'Espagne, au dessus de Cauteret qui vous amène très aisément au lac de Gaube (télésiège ou téléphérique), vous donnant une vue sur la spectaculaire face nord. (Attention, zone très touristique).
Vous pouvez évidemment tenter l’ascension du pic par ses deux voies, l'aller-retour, pouvant être réalisé en une bonne journée (il faut être en bonne condition). Le glacier, même l'un des plus faciles, demande un minimum de prudence (n’hésitez pas à demander conseil au refuge de Bayssellance, notamment pour connaitre l'état du glacier, pouvant être crevassé en fin de saison estivale) et nécessite l'utilisation de crampons et d'un piolet dans sa partie basse un peu raide. Pour le sommet, munissez-vous d'un casque, en cas d'influence, les chutes de pierres y sont fréquentes et dangereuses. Pour le reste, pas de difficulté particulière. C'est plus long par Cauteret, plus raide par le barrage, mais pas technique. Et l’itinéraire suit le GR10, difficile de se perdre donc, jusqu'aux grottes de Bellevue où il faudra se diriger vers le sud, vers le glacier.

Autres possibilités : Réaliser la liaison Gavarnie (à la suite de la boucle autour du Mont Perdu) - Cauterets (2/3 jours de marche) avec un bivouac au pied du glacier (soit dans les grottes de Bellevue, soit en contrebas des grottes, soit au refuge de Bayssellance) et un au lac de Gaube. Ce fut mon cas. L’ascension peut être réalisée en jour 1 et 2, permettant de s'adapter à la météo.
Une boucle par le barrage en contournant le massif par le sud, en utilisant la voie de Moskowa et en redescendant par la vois normale. Un peu d'escalade, longs passages hors sentiers nécessitant une bonne orientation.



Le lac de Gaube au petit matin, avec le Vignemale en toile de fond. © Jérémie Mollier.
Cirque de Gavarnie depuis le sommet du Vignemale. © Jérémie Mollier

Sources :


Le guide rando : Gavarnie-Luz (Michel Record)
Dictionnaire de Géologie, 6ème édition (Alain Foucault, Jean-François Raoult)

mardi 25 octobre 2016

[Records de la nature] Les 5 animaux les plus dangereux au monde...

Bonjour à tous !
J'espère que vous avez le cœur bien accroché, car à l'approche de Halloween, je vous propose aujourd'hui d'aller à la rencontre des animaux les plus dangereux de la planète, et vous pourriez bien être surpris !
Je les classe en fonction de leur dangerosité, d'après l'échelle du Berserk (allant de 1 à 5 Guts) :

Attention, potentiellement mortel !
Pas un tueur, mais mieux vaut pas le provoquer.

Tueur en série !
Responsable de centaines, voire de milliers de morts chaque année.


            Massacreur de populations !
Capable d'anéantir des populations entières.


Génocidaire !
Avec lui, c'est l'espèce humaine qui est menacée.


Apocalypse !
C'est toutes formes de vie sur la planète qui sont menacées d'extinction.



5 - Le Tigre
Quand on pense aux félins dangereux, c'est sans doute le lion qui vous vient en premier à l'esprit. Première erreur, car c'est souvent la femelle, la lionne la plus dangereuse, le lion étant beaucoup plus paresseux, mais c'est le tigre qui remporte la palme*. Si l'époque où le tigre faisait des milliers de morts chaque année est révolue (on attribue à une tigresse surnommée la mangeuse d'homme de Champawat près de 500 victimes !!!), et malgré une population en pleine décroissance, on estime que les tigres font encore une cinquantaine de morts chaque année, essentiellement en Inde.

Tigre
 

4 - L'Hippototame
Derrière son air placide, l'hippopotame est en réalité un animal particulièrement agressif (défendant son territoire avec hargne), qui s'il vous charge ne vous laissera que peu de chance d'en réchapper. Un animal pouvant peser plus de 4 tonnes et courant à 30 km/h, ça fait du dégât. Il est aussi bien craint de l'homme que des autres animaux, même le crocodile ne s'y frotte pas. Il est en tête du classement des mammifères les plus dangereux au monde !

Hippopotame face à un homme courant pour sa vie (il s'en sortira)

 
3 - L'araignée
Si on se moque souvent à raison des personnes ayant une phobie des araignées, rappelant que ce n'est pas la petite bête qui va manger la grosse, il existe malgré tout quelques espèces d'araignées dont les venins parmi les plus puissants au monde en font des créatures bien effrayantes. Donc à tous ceux qui font les gros bras, comment réagiriez-vous devant une mygale ou une veuve noire ?


Veuve noire - Espèce d'araignée la plus meurtrière



2 - Le serpent
Dans la catégorie venin puissant, les serpents n'ont rien à envier aux araignées, mais la quantité injectée bien plus importante les rendent encore beaucoup plus dangereux. Le serpent à lunettes (Naja naja) de par sa proximité avec l'Homme (notamment, là encore, en Inde), son venin très violent et sa rapidité de frappe est particulièrement meurtrier. Le tricot rayé jaune (sisi, c'est son nom...) un serpent marin à quant à lui le venin le plus toxique au monde. On impute près de 100.000 morts 

Cobra indien - Naja naja



1 - Moustique
Oui, le moustique se place numéro 1 dans cette hiérarchie, car il transporte (c'est un vecteur selon le jargon scientifique) de nombreuses maladies, notamment le paludisme, le chikungunya, la dengue, zika... Rien que pour le paludisme, c'est  627 000 morts en 2012 !! Comme quoi, en plus d'être irritant, c'est un vrai tueur en série. Nous tenons notre champion.

Moustique tigre - ©James Gathany/CDC


Et vous quel animal vous fais le plus peur ?
Je sens que certains vont me dire le requin et être surpris de ne pas le voir dans ce classement, mais sa réputation est totalement usurpée, l'homme ne fait pas partie de son régime alimentaire, et il n'est responsable que de quelques morts par décennie (moins de dix). C'est donc l'un des animaux les moins dangereux au monde ! Incroyable non ?

Requin


---STOP---

Incroyable de bêtises oui ! J'espère que vous aurez perçu le côté parodique de ce classement putaclic, condensé des âneries que je lis ça et là sur les réseaux sociaux, où sous prétexte de faire du sensationnalisme, on en oublie toute rigueur scientifique.
Alors qu'est-ce qui ne va pas ?
Déjà ce n'est pas en rajouter des points d'exclamation et des termes-chocs (incroyable, génial, effrayant...) que le message devient une vérité. Malheureusement celui qui crie le plus fort a souvent le plus d'attention.
Pour le fond maintenant, il est difficile, voire impossible, de faire un classement objectif de la dangerosité des animaux. Beaucoup trop de questions méritent d'être soulevées.


Dangereux pour qui ?
Bon, là, c'est assez simple, on peut supposer que tous ces classements se basent sur la dangerosité sur l'homme.


Quels critères choisir ?
Si le nombre de morts annuels est un bon début  c'est objectif) c'est loin d'être parfait. Car l'un des animaux les mieux classés (outre l'Homme, j'y reviendrais) c'est le chien. Loin devant le requin. Pourtant, dire que le requin blanc est l'un des animaux les moins dangereux au monde est une bêtise sans nom (que j'ai vu sur une vidéo youtube...). Vous préfériez vous retrouver nez à nez avec un caniche ou requin blanc ? Hmmm, mauvaise formulation, c'est agaçant un caniche... Vous auriez moins peur devant un caniche ou un requin blanc ? Devant un caniche, j'espère. Évidemment certaines races de chiens sont beaucoup plus dangereuses, mais c'est surtout l'extrême proximité entre le chien et l'homme qui engendre tant d'accidents mortels chaque année. C'est évidemment un critère à prendre en compte dans la dangerosité d'une espèce. Et même ainsi, déclarer que parmi le million d'espèces animales découvertes, le requin blanc fasse partie des moins dangereuses, pardon, mais non, c'est trop...
De plus, il est très difficile de trouver des chiffres fiables (pour les serpents on navigue entre 20.000 et 100.000 morts par an, plutôt sympathique comme marge d'erreur). Ne soyez donc pas surpris si je ne me risque pas ici à donner de chiffres tant ils doivent être pris avec précautions.

Husky - Crédits photo (creative commons) : Andrew Pescod

La puissance du venin est également un critère objectif que l'on retrouve (rarement) utilisé dans ce type de classement. Bien sûr, ce critère ne permet de classer que les animaux venimeux, mais c'est déjà un bon début. Ainsi il existe un indicateur de puissance d'un venin, la DL50, ou dose létale médiane, soit la quantité de venin qu'il faut injecter à des individus pour que 50 % de ceux-ci décèdent (sympathique non ?). Vous vous doutez bien que l'on ne teste pas cela chez l'homme (volontaire ?), mais chez des rats ou des souris. Et l'on touche à une première limite de la méthode, car si l'homme dans son organisation interne, notamment son système nerveux (cible privilégiée des venins) est proche des souris et des rats (mammifères), on ne peut tout de même pas directement appliquer les résultats obtenus chez les rongeurs à l'espèce humaine (ne serait-ce que pour une évidence différence de masse). De plus si la puissance d'un venin est importante, deux autres facteurs entrent en jeu pour définir sa dangerosité : la quantité injectée (les serpents sont ainsi plus dangereux que les araignées) et l'existence d'un antidote rapidement accessible. Parmi les venins les plus dangereux du règne animal, citons celui de la méduse cubozoaire, Chironex fleckeri.  mais je ne vous cacherais pas que trouver les DL50 des animaux les plus dangereux, réalisés sur le même animal, selon le même protocole (par voie orale, injection par la peau...) c'est extrêmement compliqué. Peut-être une autre fois... Parmi les substances les plus dangereuses, citons tout de même l'acide botulique, dont dérive le botox.

 
Chironex fleckeri



Qui compare-t-on ?
Un peu de notions de classification ne fait pas de mal, il est important de comparer les espèces entre elles. Ainsi quel est le sens de comparer une espèce, le requin blanc (Carcharodon carcharias), ou une espèce constituée de multitude de races, le chien/loup (Canis lupus), avec les serpents, sous-orde des Serpentes, qui comprend plus de 3000 espèces. D'autant que ça a tendance à renforcer l'amalgame, que tous les serpents sont dangereux.


Qui est responsable ?
Parfois, souvent (je vous laisse juge) ce n'est pas l'animal qui est dangereux, mais le comportement inadapté de l'homme qui entraine le risque :
- La méconnaissance de l'animal et de son habitat (défense du territoire, protection des petits...)
- Comportement à risque (charmer un cobra, se baigner dans une plage non protégée (en Australie quant à faire)...)
- Irresponsabilité (mauvaise éducation des chiens, chiens abandonnés devenant errants...)

 
Qu'est-ce qu'un animal ?
Si la réponse parait évidente au premier abord, de nombreuses espèces sont inconnues du grand public et même les spécialistes ne connaissent pas les plus d'un million d'espèces animales décrites par l'homme. Mais parmi les espèces les moins connues (Branchiostoma lanceolatum, qui connait ?), peu présentent un danger pour l'homme. Le seul vrai écueil est de ne pas oublier d'inclure l'espèce humaine (Homo sapiens) dans le règne animal et ne pas oublier que les bactéries et les virus n'en font pas partie. 
Il est évident alors que l'Homme est numéro 1 dans le classement des espèces les plus dangereuses, que ce soit vis-à-vis des autres espèces, mais également d'elle même (meurtre, accident, guerre...) et sans doute celle qui a le plus de capacité à s'éradiquer elle-même (dérèglement climatique, risque nucléaire, santé (pollution, malbouffe, surconsommation d'antibiotique...)).

 
Adolf Hitler, plus grand meurtrier de l'histoire ?

Enfin, doit-on vraiment inclure les moustiques dans ce classement, eux qui ne sont que porteurs de virus, bactéries, protistes à l'origine de maladie mortelle ? Le moustique en lui-même n'est pas plus dangereux que cela et ne tue pas lui même. Idem pour la Mouche Tsé-Tsé que l'on voit également régulièrement dans ce genre de classement. À ce compte-là, on pourrait aussi dire que ce sont les infections liées aux morsures d'animaux (chien par exemple) qui provoquent la mort et non l'animal directement (au moins si vous vous faite piétiner par un hippopotame, la question ne se pose pas). Bref, inclure ou non le moustique dans ce classement se discute, pour ma part, je dirais plutôt non, même si je ne trouve pas gênant de l'y voir, si c'est bien expliqué, pour éviter les confusions. Mais surtout, à la lumière de cet exemple, on voit bien que le vrai danger ne vient pas des animaux, mais bien des maladies (bactéries, virus, prions et autres agents pathogènes) qui elles pourraient atteindre le niveau 4 de l'échelle de Berserk. Et le niveau 5 me direz-vous ? Je vous laisse deviner...

Yersinia pestis - Bactérie responsable de la Peste.


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*Sources :
Pour le top 5 :
Pratiquement aucune, tout juste un peu de Wikipedia pour les chiffres, à ne pas prendre pour argent comptant.
Pour le reste et pour aller plus loin (notamment, les chiffres que je me suis refusé à indiquer) :
http://www.who.int/fr/
Classification phylogénétique (Lecointre, Le Guyader) 
http://www.thelancet.com/
http://www.flmnh.ufl.edu/fish/isaf/worldwide-summary 
http://www.nina.no/archive/nina/pppbasepdf/oppdragsmelding/731.pdf
https://ccohs.ca/oshanswers/chemicals/ld50.html


jeudi 22 septembre 2016

[Pyrénées] 1 - Le massif du Mont Perdu (Monte Perdido) / Gavarnie

Il y a 53 millions d'années de cela (une broutille à l'échelle des temps géologiques), l'Espagne venait percuter la France entrainant le soulèvement des Pyrénées, deuxième plus important massif de France.
Les roches sédimentaires, magmatiques et métamorphiques beaucoup plus anciennes furent broyées, compressées, plissées sous des forces colossales. Le vent, la pluie, les glaciers finirent ensuite de modeler le paysage. Fini ? Non, les Pyrénées est une chaîne jeune, encore en pleine mutation.
Avant que le bloc Ibérique percute la France, entre 53 et 33 Ma (millions d'années), la région a connu de nombreux événements géologiques importants pour comprendre la formation de la chaîne Pyrénéenne.
Une première phase de sédimentation antérieure à 360 Ma - Les dépôts les plus anciens datent de l'Ordovicien (- 500 Ma), mais les plus remarquables sont les calcaires du Dévonien, riches en fossiles, notamment des coraux. La nature des reliefs calcaires témoigne du climat tropical qui régnait lors de sa formation et s'apparente à la grande barrière australienne.
Une première orogenèse entre 360 et 290 Ma, l’orogenèse hercynienne - Cette très importante chaine de montagnes (aussi appelée chaine Varisque, comparable en superficie et en hauteur à l'Himalaya) a modelé les paysages d'Europe et s'est formée par la collision des blocs Gondwana et Laurussia, lors de la formation de la Pangée. Le cœur granitique de ce massif, dévoilé par une érosion intense qui a pratiquement fait disparaitre toutes traces de cette chaine hercynienne, est encore visible dans le Massif Armoricain, le Massif Central et les Ardennes, reliques d'un glorieux passé. Outre le granite, les forces colossales mises en jeu vont entrainer métamorphisme et volcanisme dont les stigmates sont encore visibles aujourd'hui.
Une seconde phase de sédimentation entre les deux orogenèses, de 290 à 53 Ma - L'érosion de la chaîne hercynienne, et cette longue période d'accalmie, va laisser le temps à la région d'accumuler d'importantes et variées couches de sédiments.
Les roches volcaniques, plutoniques, sédimentaires et métamorphiques formées lors de cette riche histoire vont être ensuite de nouveau plissées, fracturées, broyées par la seconde orogenèse, celle des Pyrénées stricto sensu.
Ceci est l'histoire courte, simplifiée, de sa formation. Sa version complète étant particulièrement riche, et, il faut l'avouer un peu indigeste à découvrir d'une seule traite, je vous propose à travers l'étude de quelques massifs clés (Monte Perdido, Vignemale, Canigou-Carlit, Pic du Midi d'Ossau) d'en comprendre les grandes lignes.

Position du massif du Monte Perdido (Espagne)

On commence avec le Mont Perdu (Monte Perdido en espagnol), massif particulièrement imposant, culminant à 3355m (quatrième sommet des Pyrénées) dont la composition calcaire, offre des reliefs érodés parmi les plus impressionnants au monde (Canyon d'Ordesa, Cirque de Gavarnie...) à cheval entre la France et l'Espagne, ce qui a valu à la région d'être classée patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO.


Monte Perdido (à gauche) et Cylindre du Marboré à droite, depuis la brèche de Tuquerouye. Juillet 2016 - © Jérémie Mollier
Lors de la seconde phase de sédimentation, après le cycle hercynien, lors de la dislocation de la Pangée, de nombreux bassins sédimentaires se sont ouverts, permettant le dépôt d'importantes couches calcaires dont ceux constituant le Mont Perdu, datant de -100 à -55 Ma (Crétacé inférieur et début du Tertiaire). La collision entre l'Espagne (plaque ibérique) et la France (plaque eurasienne) a surélevé, pliée, fracturé ses couches  calcaires. Les plis allant jusqu’à se chevaucher, comme présentés sur les documents suivants.

 
Pli du Cylindre de Marboré (3325 m) depuis la crête du El Dedo. Juillet 2016 - © Jérémie Mollier

Plis des fronts de chevauchement, flanc sud du Cylindre de Marboré. Juillet 2016 - © Jérémie Mollier
 


 Enfin, le calcaire, roche relativement facilement érodable, a été taillé par l'eau, le vent et les glaciers, pour former deux types de reliefs remarquables, les cirques et les canyons.

I - Les Canyons espagnols


Fond du Canyon d'Ordesa, avec les Tre Serols (trois sœurs), de gauche à droite (le cylindre de Marboré, le Mont Perdu et le Soum de Raymond). Notez la forme triangulaire typique de l'érosion glaciaire du Mont Perdu. Juillet 2016 - © Jérémie Mollier

Si le massif est à cheval entre nos deux pays, il propose des reliefs très différents selon que l'on se place d'un côté ou l'autre de la frontière. Ainsi chez nos voisins espagnols, le côté aride des paysages et renforcé par les spectaculaires canyons qui y sont creusés, dont le plus connu est sans doute celui d'Ordesa.
Ces Canyons sont en réalité des vallées glaciaires (creusés par des... glaciers) particulièrement impressionnantes et non le fruit de l'érosion par un fleuve ou une rivière, comme pour le Grand Canyon. La vallée d'Ordesa dans sa partie basse propose des falaises impressionnantes d'un dénivelé supérieur aux 1000 mètres, entrecoupées par des vires (Faja en espagnol), étroits chemins (vertigineux !) entre des strates (=couches de roches) de duretés différentes. Des cirques sur le flanc nord proposent des passages munis de clous pour aider à gravir les parois (Clavijas du Cirque de Cotatuero et de Carriata).

Ces vallées glaciaires en U (fond plat et parois abruptes, qui s'opposent aux vallées en V creusées par les rivières) se forment par la lente et puissante avancée des glaciers capables de creuser plus rapidement et plus efficacement dans des roches dures que des rivières.

Canyon d'Ordesa, vu du flanc sud du Mont Perdu. Juillet 2016 - © Jérémie Mollier

 La partie haute est composée de vallées glaciaires, de cirques et d'une zone karstique (grottes, crevasse et gorge creusée par l'infiltration de l'eau dans les couches calcaires) qui remonte jusqu'à la Brèche de Roland, point d'entrée vers le cirque de Gavarnie.


Face sud du Canyon d'Ordesa, avec en face, la Faja de las Flores reliant les cirques de Carriata et de Cotatuero et qui suit la ligne de rupture entre deux strates. Juillet 2016 - © Jérémie Mollier
Les balcons de Pineta, extrémité du canyon du même nom, dans la partie est du massif du Mont Perdu. Juillet 2016 - © Jérémie Mollier



II - Les cirques Français

C - Calcaire (Tertiaire/Secondaire) / Y - Granite de Néouvielle / S - Sédiments du primaire (Silurien) / M - Migmatite /  Étape 1 - Une couche calcaire non affectée par l’orogenèse hercynienne repose sur des roches primaires.  Étape 2 - Les sédiments du primaire sont écrasés par les blocs cristallins (Y et M) et sont expulsés en hauteur, soulevant les calcaires (C). Étape 3 - Les sédiments anciens s’affaissent vers le sud (nappe de charriage) tandis que les calcaires (C) glissent et se plissent, se chevauchent notamment au niveau du Mont Perdu. Étape 4 - Les Glaciers vont creuser à travers ses couches, permettant d'en observer la séquence au niveau des criques de Gavarnie, d'Estaubé et de Troumouse.
Le cirque de Gavarnie, le plus célèbre des cirques français, repose sur deux socles de roches très dures (du granite de Néouvielle, et de la migmatite). Entre les deux, des couches de sédiments plus tendres, datant du Silurien (-430 à -410 Ma). Au-dessus, les couches calcaires du Secondaire (Crétacé) et du début du Tertiaire (Eocène) reposaient à plat, étant postérieures à l’orogenèse hercynienne et n'ayant donc pas été plissées par elle.
Lors de l'élévation du Massif du Mont Perdu, le granite et la migmatite sont venus coincer les roches sédimentaires du Silurien, les expulsant vers le haut. La compression se poursuivant ses couches se sont effondrées vers le sud, formant des structures appelées nappes de charriage. Fréquente dans les Alpes, elles ont ici amené à l'élévation du plus haut massif calcaire d'Europe.
Les glaciers ont ensuite creusé à travers ses couches, formant le cirque de Gavarnie, qui de bas en haut se compose d'un socle de migmatite, d'une fine couche de calcaire du secondaire, d'une couche importante de sédiments du Silurien (nappe de charriage) coiffée de couches calcaires du crétacé et de l'éocène.
Le Cirque de Gavarnie. Juillet 2016 - © Jérémie Mollier


Cirque d'Estaubé. Juillet 2016 - © Jérémie Mollier

Allons visiter...


Les différents sites présentés ici, outre leur intérêt géologique évident sont aussi des formidables destinations de vacances offrant des paysages variés et époustouflants. Et, sont relativement accessibles. Les différents cirques et canyons s'atteignent en voiture (attention, la route menant au Canyon d'Ordesa est fermée pendant la haute saison, mais un service de bus permet de l'atteindre aisément, et le cirque d'Estaubé demande un peu de marche pour être atteint.
Le Cirque de Gavarnie propose de nombreux sentiers, de la balade digestive d'une heure au pied du cirque, aux randonnées exigeantes (le Grand Astazou par les rochers blancs) nécessitant de vraies connaissances de la montagne. De quoi satisfaire tout le monde.

 
Le Cirque de Gavarnie et ses Rochers Blancs (plein centre) et le col d'Astazou (en haut à droite) Juillet 2016 - © Jérémie Mollier


Le Canyon d'Ordesa possède les mêmes qualités, de la promenade au fond du canyon, en passant par une boucle facile par la Faja Pelay, aux sentes vertigineuses et aux Clavijas pour les amateurs de sensations fortes. 

Pour les plus courageux, voilà un itinéraire testé par mes soins, qui vous permettra de découvrir en 4 ou 5 jours tous ses paysages. Attention aux conditions d'enneigements, à la météo, surtout pour la troisième étape et ne présumez pas de vos forces, il s'agit d'un itinéraire de hautes montagnes comprenant des passages de névés et glaciers, du rocher, de l'escalade (facile).

Jour 1 - Gavarnie - Breche de Tuquerouye (4/5 heures)
Peu de difficulté technique, si ce n'est la brèche souvent enneigée (crampons/piolets souvent nécessaires).
Gros dénivelés. Surtout lourdement équipé.
Brèche de Tuqueroye. Juillet 2016 - © Jérémie Mollier


Jour 2 - Brèche de Tuquerouye - Mont Perdu - Refuge de Goriz (6/8 heures)
Montée du Col du Cylindre exigeante, surtout par fort enneigement (névés, glacier, cheminée (escalade 2+), éboulis raides).
Couloir terminal du Mont Perdu : préférez par le névé, moins piégeux que par le rocher.
Avant de monter au Col du Cylindre, faire un crochet vers l'Est pour admirer les balcons de Pineta.

Petit Lac Glacé, point de départ du couloir final du Mont Perdu. Juillet 2016 - © Jérémie Mollier


Jour 3 - Refuge de Goriz - Faja Pelay - Fajeta/Clavijas de la Carriata - Plana Catuarta (6/8 heures)
Étape dangereuse sous la pluie (passage sur d'étroites corniches + rochers par la Fajeta, ou escalade par les Clavijas), à éviter (comme ce fus mon cas).
Possibilité de variante Faja Pelay - Fond du Canyon d'Ordesa - Retour au refuge de Goriz

Le Cirque de la Carriata. On reconnait la paroi tu Tozal del Mallo, spot d'escalade bien connu. Juillet 2016 - © Jérémie Mollier

Jour 4 - Plana Catuarta - Brèche de Rolland - Gavarnie (4/5 heures)
Pas de difficulté, sauf si l'on choisit de passer par l'échelle des Sarradets à la redescente, passage vertigineux sur rochers.
Pour ceux qui choisissent la variante lors de l'étape 3, le retour vers la brèche passe le Pas des Isards, zone pouvant être très pénible en cas de névés persistants et nombreux (comme ce fut mon cas).


Névé, à proximité de la brèche de Rolland. Juillet 2016 - © Jérémie Mollier
Cet itinéraire peut être couplé par l'est vers le parc de Neouvielle et son granite, ou par l'ouest (mon choix) pour gravir le Vignemale.



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Sources :
Le Guide Rando - Gavarnie-Luz / Michel Record (Rando Edition)
http://infoterre.brgm.fr/viewer/MainTileForward.do#
http://cirquedebarrosa.free.fr/index.htm
http://eduterre.ens-lyon.fr/thematiques/terre/chaine-varisque/synthese-et-mise-au-point-sur-la-chaine-varisque
http://www.e-natura.com/natura_randonnees/info_naturaliste/gavarnie.php
http://pierre.gruneisen.pagesperso-orange.fr/geolval/histoire.htm